Lors d’un entretien d’inscription de quatre garçons de la même famille, trois d’entre eux avouent au directeur ne pas aimer l’école. Mais le cadet contredit ses frères et affirme sans détour : « Ce que j’aime à l’école, c’est la récré ! ». Parole d’un jeune cancre, cri du cœur d’un enfant ? Parents consternés, c’est certain ! Pas de panique, chers parents, tout va bien !

La pédagogie du jeu

Le jeu est naturel chez l’enfant et, quand il va mal, il ne joue plus. Observez un enfant. Il court, saute, danse plus qu’il ne marche et tout est matière à jouer, seul, avec ou contre les autres. Car le jeu est un chemin de l’enfant pour conquérir le monde, se connaître et connaître les autres. Il est une manière de vivre des situations inédites, de s’éprouver dans des risques encadrés par des règles et des conventions. Il prend l’enfant dans toutes les dimensions de son être, mobilise toutes ses facultés. Le jeu n’est pas  seulement une distraction.

L’école doit respecter cet appétit de l’enfant pour le jeu. Elle doit veiller à l’éduquer et l’enseigner aussi par le jeu. Les écoles Espérance banlieues s’inspirent de la pédagogie de Don Bosco. Celle-ci accorde une place essentielle au jeu :  le rêve, le rôle et la règle, sont les ingrédients clés du jeu.

La récréation est bien sûr l’univers privilégié au quotidien du jeu.  Dans les écoles Espérance banlieues, adultes et enfants jouent ensemble. En effet, c’est au cœur du jeu collectif que se noue l’alliance indispensable à l’établissement d’une relation de confiance. Que de moments de rire et de joie partagés quand le maître, la maîtresse, les professeurs participent à une partie de béret, d’épervier, un match de foot ou de hoquet. Le jeu collectif appelle chacun à exprimer le meilleur de soi, à exprimer la générosité du don de soi pour faire gagner son équipe, « sauver » un équipier, ne pas renoncer à un effort pour triompher de l’adversité !

Un outil d’expérimentation pédagogique

Mais ne limitons pas cette pédagogie du jeu aux moments de détente. Laissons souffler le vent de l’innovation et de l’expérimentation pédagogique. Le jeu de société a sa place dans les salles de classe, car il permet aussi de travailler les gestes mentaux de l’attention, de la réflexion, de la compréhension, de la mémorisation et de l’imagination, selon les talents de chaque enfant.  Sitôt qu’il y a jeu, il y a enjeu : matière à perdre ou à gagner ! Il ne s’agit pas à travers le jeu de distraire, mais au contraire de solliciter l’attention de l’enfant qui mobilise alors toute son énergie car il prend part à l’enjeu. Quand Niels Villemain, directeur du Cours La Cordée à Roubaix passe de classe en classe dispenser son cours d’échec, les élèves sont bien au travail :

  • « Le cavalier peut-il de cette position “manger” la Tour ?  ….
  • Oui, monsieur le directeur !
  • En combien de coups ? 
  • En trois coups ! “

Quel effort de compréhension, de réflexion et de mémorisation pour un élève de CE2 ! Et quelle fierté de rentrer dans la partie avec monsieur le Directeur.

Et si les enfants, au retour de l’école, réintroduisaient en famille la pratique des jeux de société, abandonnant pour un temps les écrans et les consoles ?

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>> En savoir plus sur les trois règles du jeu selon Don Bosco