Depuis 2012, Espérance banlieues agit telle une réelle aventure entrepreneuriale dans les quartiers pour donner une chance à chaque enfant. Le réseau se développe, innove et rayonne, grâce à l’engagement de ses professeurs mais aussi de nombreux bénévoles. Ces derniers rejoignent le réseau dans une démarche entrepreneuriale et philanthropique. À l’occasion de la Semaine Mondiale de l’entrepreneuriat du 8 au 12 novembre, découvrez des portraits d’entrepreneurs engagés qui font la force d’Espérance banlieues.

Premier portrait avec Eric Mestrallet, Fondateur délégué d’Espérance banlieues. Disposant d’une réelle fibre d’entrepreneur, il nous dévoile son parcours avant Espérance banlieues, nous rappelle la genèse du projet et nous révèle ce qui l’anime au quotidien.

Deux mots sur votre parcours avant de fonder Espérance banlieues ?

« Diplômé de l’Ecole nationale des Arts et Métiers et de l’Université Paris Dauphine, j’ai longtemps exercé dans le domaine du conseil. Après 10 ans dans de grands cabinets, j’ai créé, il y a une quinzaine d’années, mon propre cabinet en stratégie dans le domaine de l’énergie. Nous accompagnions les entreprises à l’occasion de leur changement de paradigme économique, puis nous avons peu à peu élargi nos prestations aux secteurs agroalimentaire et culturel.

Au-delà de cette activité de conseil, j’ai accompagné plusieurs initiatives entrepreneuriales dont la création d’un opérateur agricole pour lancer une exploitation rizicole dans le Nord du Sénégal et la création d’un opérateur culturel pour la réalisation de spectacles sons et lumières en France. J’ai revendu mes parts pour ces deux derniers projets qui existent toujours, le cabinet lui a cessé son activité. 

En parallèle, j’ai fondé Espérance banlieues en 2012 en mettant mes compétences entrepreneuriales au profit d’une démarche philanthropique dans le domaine de l’éducation. L’objectif : proposer un modèle pouvant répondre aux défis éducatifs propres aux quartiers difficiles. 

Je garde la fibre d’entrepreneur et au-delà de ce projet, je continue à aider de nouvelles initiatives. Nous avons toujours une quantité de sujets sur lesquels agir, alors allons-y ! » 

Quel a été l’élément déclencheur de ce projet ?

« En tant que père de famille, je m’interrogeais sur ce que nous transmettions aux jeunes. Je vois les limites du système éducatif d’alors et le potentiel d’améliorations à apporter me pousse à agir.

Proposer des solutions concrètes pour répondre à des enjeux de société est ma manière d’apporter ma pierre à l’édifice. Entrepreneur dans l’âme, je suis profondément animé par la vie de la Cité au sens noble du terme, par les hommes et les femmes qui la composent et par la manière dont nous vivons ensemble.

A ce titre, l’école est un terrain important pour créer du lien social et veiller à l’avenir des jeunes qui sont les acteurs de demain. »

Comment avez-vous réussi à le mettre en œuvre ?

« Dans les années 2010, plusieurs élèves quittent l’école publique, certaines familles ne s’y retrouvent plus, le « vivre ensemble » au sein de la commune se désagrège. Il parait nécessaire d’enrichir l’offre scolaire pour apporter une solution adaptée.

À cette époque, nous sommes plusieurs à vouloir faire quelque chose dans le domaine de l’éducation pour faire émerger de nouvelles idées et proposer une alternative adaptée.

Je mobilise plusieurs personnes autour de moi et nous créons Espérance banlieues en 2012. La 1ère école pilote ouvre à Montfermeil. »

Comment avez-vous réussi à rallier des chefs d’entreprise dans cette aventure ?

« Espérance banlieues est une cause qui attire. De nombreuses personnes sont intéressées par notre démarche dont l’enjeu est d’apporter une réponse concrète et adaptée aux problématiques d’inégalités scolaires.

Nos écoles, inscrites dans une réelle dynamique entrepreneuriale et d’amélioration continue, sont initiées et portées par la société civile. Les personnes qui rejoignent Espérance banlieues, agissent en tant que « citoyen ». Elles souhaitent servir une cause utile et généreuse, celle d’offrir un avenir meilleur aux enfants, de les faire grandir en toute confiance et de montrer qu’ensemble nous pouvons insuffler de l’espoir dans notre société actuelle en « bâtissant » ensemble.

La solution que nous proposons est une des solutions, pas forcément la seule, pouvant répondre à ce nouveau défi. Espérance banlieues déploie un modèle complémentaire de l’Education nationale et a la chance de bénéficier d’importants soutiens.

L’enjeu aujourd’hui est d’inscrire ce projet dans la durée tout en s’assurant que la solution proposée soit toujours adaptée. Donner le goût de la réussite à ces enfants est la raison d’être d’Espérance banlieues ! »