Les relations entretenues quotidiennement avec les élèves font l’objet d’un soin particulier de la part de l’équipe enseignante afin de les préparer à vivre en société, en respectant les autres. Des efforts permanents sont demandés aux élèves, que ce soit dans le domaine de la politesse, de l’hospitalité, de l’accueil des visiteurs, de la bonne tenue à table, du vocabulaire utilisé – y compris entre élèves et lors des récréations – de la propreté corporelle, de la serviabilité, du respect du matériel de l’école … Il s’agit ainsi d’un apprentissage continu des règles pour une vie en société apaisée. Parmi les nombreux outils mis en œuvre dans ce cadre, nous pouvons notamment citer le vouvoiement, marque du respect de l’adulte porté à l’enfant qui l’amène à se respecter lui-même et à respecter les autres.

En effet, au sein des écoles Espérance banlieues, si les élèves vouvoient les adultes, tous les adultes présents vouvoient également les élèves.

Pourquoi vouvoyer les élèves dès le plus jeune âge ?

« Bonjour Yacine, comment allez-vous ce matin ? »

Quoi, c’est à moi qu’on parle ? Il me vouvoie le directeur ? Je ne suis pas le président de la République… Peut-être pas encore, mais vous pourriez le devenir ; alors, prenons les devants, n’insultons pas l’avenir, et commençons dès à présent à vous vouvoyer !

Il serait bien dommage de se priver d’une des richesses que nous offre la langue française d’exprimer des nuances, de marquer des différences dans les relations que nous tissons les uns avec les autres. « L’ennui naquit un jour de l’uniformité », nous le savons. Et il est si peu français de s’ennuyer ! À l’école, vivons sans réserve toutes subtilités de la langue française !

Le vouvoiement vis-à-vis de ceux qui ne nous sont pas proches naturellement – le cercle de famille, les meilleurs amis – est une manière de mettre au diapason la dignité du langage et la dignité que l’on reconnaît à son interlocuteur. À l’école, c’est une manière de dire à chacun qu’il a du prix aux yeux des adultes : nous nous vouvoyons tous car nous avons une estime réciproque que nous voulons manifester chaque jour.

Un outil au service du modèle pédagogique d’Espérance banlieues

Chez Espérance banlieues, les parents sont reconnus premiers éducateurs de leurs enfants. L’école se place à une juste distance de ce cercle d’intimité. Le vouvoiement est une manière d’exprimer cette distance voulue, assumée. La mission d’enseignement, d’éducation qui est celle de l’école ne recherche pas la familiarité complice. Elle se nourrit d’une estime réciproque qui s’accommode très bien du vouvoiement dont la langue française s’enrichit.

« La perversion de la cité commence par la fraude des mots » disait Platon.  La distinction du langage permet de distinguer nos interlocuteurs. Alors vouvoyons les enfants à l’école, ils nous le rendront par l’enrichissement de leur champ lexical, le plus grand soin qu’ils prendront pour s’exprimer à l’égard des adultes. Donnons-leur ainsi la chance de réfléchir une petite seconde de plus à la façon dont ils s’adressent à nous adultes plutôt que de cultiver à leur égard une familiarité excessive dont nous serions les premiers à nous plaindre quand elle se retournera contre nous.

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