C’est d’abord à Samuel Paty que vont nos pensées, à sa famille et à ses proches. Au- delà de la sidération que peut susciter une telle sauvagerie, c’est à leur douleur que nous voudrions nous associer. Nous voudrions leur dire que l’idéal qui animait Samuel Paty n’est pas mort avec lui, mais que, comme tant d’autres, nous entendons continuer à le faire vivre. Espérance banlieues est pleinement solidaire avec tous les professeurs de l’Éducation nationale et du secteur privé. Nous sommes dans la complémentarité, pour trouver les solutions les plus adaptées.

L’atrocité de cet assassinat ne fait que souligner l’ampleur du défi. Elle est un appel à refuser le déterminisme dans les quartiers et à offrir aux enfants une autre possibilité d’appartenance que celle qui les conduit à la radicalité islamiste. L’école doit les initier au service et à la promotion du bien commun, en leur donnant progressivement les moyens de devenir des citoyens, dotés d’une belle liberté de penser. Plus résolument que jamais, nous poursuivrons notre travail.

La tâche est immense et nous devons persévérer, essayer de construire ce « nous » qui manque à la France, proposer comme socle commun une histoire, un patrimoine, un héritage tellement riche que tous seront gagnants.

Nous sommes convaincus que c’est le rôle de l’école, en relais des parents avec qui nous devons réussir à travailler en confiance, d’être la première petite société qui intègre,   le lieu où chacun apprend l’altérité et pratique la fraternité ; un lieu où la transmission des connaissances se conjugue à la découverte du patrimoine de la civilisation française et européenne. Une communauté éducative où la conscience de chacun se développe au service d’un avenir en commun.

Dans le réseau Espérance banlieues, les petits effectifs offrent cet accompagnement personnalisé et cette proximité de relations. Ainsi, le corps professoral peut se mobiliser afin que chaque enfant soit d’abord connu par son prénom et accueilli en tant que personne chaque matin. Ce regard et cette poignée de main (hors Covid !) échangés au début de la journée, parce qu’ils fondent une relation vraie, sont un début de réponse au délitement social qui dans les quartiers laisse le champ libre à la violence et au séparatisme.